Femme du roulier (La)
Ah c’est la femme,
C’est la femme du roulier,
Qui va de porte en porte
Et de taverne en taverne
Pour chercher son mari,
– Tireli-
Avec une lanterne.
"Madame l’hôtesse,
Mon mari est-il là ?"
"Oui madame, il est là.
Il est dans la soupente,
En train de tirer un coup,
– Tirelou-
Avec une servante."
"Ah, chien d’ivrogne,
Retourne à ton logis.
T’es là que tu t’emplis,
T’es là que tu ripailles,
Pendant que tes enfants
– Tirelan-
Sont couchés sur la paille."
"Et toi la belle,
Aux yeux de merlan frit,
Tu m’as pris mon mari,
Je vais te prendre mesure,
D’une bonne culotte de peau,
– Tirelo-
Qui ne craint pas l’usure."
"Tais-toi ma femme,
Ferme ta gueule, tu m’fais suer.
Dans la bonne société,
Est-ce ainsi qu’on s’comporte ?
J’te fous mon pied au cul,
– Tirelu-
Si tu n’prends pas la porte."
La pauvre femme
S’en retourne au logis,
Et dit à ses enfants :
"Vous n’avez plus de père !
Je l’ai trouvé couché
– Tirelé-
Avec une autre mère."
"Il a raison !"
S’écrièrent les enfants.
"Il a raison de baiser
Avec celle qu ’il aime.
Et quand nous serons grands
– Tirelan-
Nous ferons tous de même."
"Charognes d’enfants !
Sacrés cochons d’enfants !
Lorsque vous serez grands,
Croyez-en votre mère,
Vous serez tous cocus,
– Tirelu-
Comme Monsieur votre Père."