A l’hôpital Saint-Louis
A l’hôpital Saint-Louis
J’vais dans la fosse aux humeurs
C’est là que je m’réjouis
A m’fair’ des tartines de beurre
Refrain :
Car moi j’m’en fous !
J’bouffe de tout !
Si j’mang’bien, si j’chie peu
C’est afin que rien n’se perde
Si j’suis dégoûté d’la merde
C’est qu’j’y ai trouvé un ch’veu
Deux ch’veux
Sur les bords de la Seine
J’rencontre un chien crevé
Je lui tire les vers du nez
Et j’les bouffe à l’italienne
Mon frère qu’est poitrinaire
Crache, dégueule tout la nuit
Moi si je couche avec lui
C’est pour mieux gober ses glaires
Ma femme c’est l’usage
Tous les mois saign’du con
Moi je suce ses tampons
Ca évite le blanchissage
Quand mon gosse a la chiasse
J’lui lèche le trou du cul
Et comme je suis barbu
J’en attrape plein les moustaches
Quand je vois mon vieil oncle
J’l’embrasse la bouche en coeur
C’est pour mieux sucer l’humeur
Qui coule de ses furoncles
Quand un vieil invalide
A fait cinq ou six lieues
Je lui lèch’ le tour des yeux
Et suce ses chancres putrides
Le pus d’syphilitiques
L’urine des chaude pisseux
Sont des breuvages délicieux
Et des nectars angéliques
Ce que les femmes enceintes
Rejettent en accouchant
Est un mets appétissant
Je l’garde pour la Semaine Sainte
Ce que dans les pissotières
Un type a dégueulé
Je m’empresse de le bouffer
Avec une petite cuillère
Quand l’facteur du village
A fini sa tournée
Je lui lèch’ la plant’ des pieds
Ça remplace le fromage
Quand un vésicatoire
Suppure et rend du jus
Moi je pose ma langue dessus
J’pense ainsi manger et boire
Messieurs, si ma ballade
Vous donne le hoquet
Dégueulez dans l’baquet
J’aime aussi la dégueulade !